AUTONOMISATION ECONOMIQUE DES FEMMES : ACD forme 60 femmes déplacés Internes et hôtes.

Présidium de l’atelier de formation des 60 femmes

Dans le but de renforcer la résilience et les compétences des femmes l’association Action Communautaire de Développement du Centre Nord (ACD/CN) a organisé une formation au profit de 60 femmes (Hôtes et PDI) sur l’autonomisation économique, l’auto-emploi et les AGR des femmes. Tenue le 13 Décembre 2022 au palais de conférence OUILIGDBKEITA de Kaya, la session a été présidé par le Directeur régional du genre et de la famille du centre-nord, Yacouba OUEDRAOGO.

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet de promotion de messages clés humanitaires, de renforcement de l’engagement communautaire, la redevabilité dans la prévention, la réponse et le relèvement des communautés (hôtes et PDI) affectées par les urgences humanitaires dans la région du centre Nord, l’association Action Communautaire de Développement (ACD) a formé 60 femmes (PDI et Hôtes).

Cette rencontre a débuté par le mot de M. Souleymane OUEDRAOGO représentant M. le président de ACD, Samuel BAMOGO. Dans son intervention, il a rappelé les différents secteurs d’intervention du projet notamment santé/nutrition, Wash, protection, éducation, jeunesse et a expliqué le bien fondé de cet atelier tout en transmettant les vives salutations du président de ACD aux participants et aux partenaires techniques. M. Yacouba OUEDRAOGO de la Direction régionale du genre a pris la parole et à lancer des salutations à l’endroit des femmes (hôtes et PDIs) d’avoir effectué le déplacement pour prendre part à cet atelier de formation qui consiste à renforcer la résilience et les compétences des femmes hôtes et PDIs dans le but de faciliter leur intégration dans la société et déclare ouvert l’atelier de formation au profit de 60 femmes (hôtes et PDIs) sur l’autonomisation économique des femmes, l’auto emploi et les AGR des femmes.

Les travaux proprement dits ont débuté par la communication de Mme OUBDA Safiata Conseillère en gestion du patrimoine culturel/facilitatrice en plan de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel et par ailleurs Directrice régionale de la culture sur « les mécanismes traditionnels de gestion des conflits : Rôle des femmes dans la promotion de la paix ».

Au cours de sa communication, elle a d’abord défini les concepts tels que la culture selon l’UNESCO qui désigne par le terme culture l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe social. Il fait par la même occasion des éclaircissement sur les valeurs selon Henri MENDRAS (1996, p.86), parce qu’elle implique « transcendance et supériorité, une valeur s’impose à l’individu comme une évidence et un absolu qu’on peut affiner mais qu’on ne peut, normalement, remettre en question » et la cohésion sociale comme le vivre-ensemble harmonieux et paisible des communautés qui permet un accès équitable aux ressources, cultive les valeurs collectives partagées (intégrité, solidarité et culture de la tolérance,…) dans le respect des droits humains, des lois et institutions de la république, tout en réduisant les inégalités sociales.

Ensuite elle a énumérés les types de valeurs socioculturelles phares de la région qui sont d’ordre individuelle c’est-à-dire qui s’acquièrent par le déploiement de la philosophie de noms de familles, des devises, des contes, des proverbes, des chants familiales ; qui sont celles prônées par les familles communautaires qui ont pour base les communautés et les valeurs caractéristiques des populations qui sont : respect, solidarité, tolérance, intégrité, ardeur au travail, Honnêteté, Fraternité, Courage, Hospitalité, Humilité, Honneur, Sobriété, Altruisme. De plus, elle propose les mécanismes traditionnels de prévention et de résolution des conflits. Au niveau familial, la régulation du vivre ensemble se fait avec l’aide de l’aîné, la tante, le yagênga (neveu) ; on a le wèèmba, le forgeron au niveau communautaire. Il y’a aussi la médiation par l’intermédiaire des chefs traditionnels et la parenté à plaisanterie.

Enfin, elle précise le rôle de la femme dans la promotion de la paix qui sont l’implication effective dans l’éducation des enfants, la culture de la paix dans les relations (familiales et professionnelles), le retour aux sources, le refus d’intégrer les groupes armés, le changement de comportement (développer la solidarité).

La deuxième et dernière communications sur « l’autonomisation économique des femmes, l’auto emploi et les AGR » a été prononcée par la directrice régionale de la jeunesse et la promotion de l’entreprenariat et de l’emploi Mme Nida Blanche HIEN/TRAORE.  Conseillère de Jeunesse et d’éducation Permanente. Dans son intervention, la directrice régionale a tenu à définir les concepts tels que l’entreprenariat qui désigne la fonction d’une personne qui mobilise et gère des ressources humaine et matérielles pour créer, implanter et développer une entreprise et l’autonomisation de la femme comme une situation où la femme a les ressources et les débouchés nécessaires lui permettant de vivre de manière autonome, de faire des choix de vie et d’avoir accès à une participation sociale et politique totale dans tous les secteurs de la vie quotidienne, ainsi que de prendre des décisions de manière autonome.

2ème partie de la communication animé par Mme HIEN

Ensuite, elle fait cas de comment avoir un esprit d’entrepreneur ? elle explique cela comme la capacité de déceler des opportunités, de trouver les ressources nécessaires pour les mettre à profit et prendre les décisions propres pour assurer le succès de l’action à engager avec une image l’appui. De plus, elle relate quelques difficultés liées à la création d’entreprise à savoir la perte de son capital, le poids de l’endettement, le chômage, l’effet psychologique de l’échec.

Enfin, elle donne les caractéristiques d’un entrepreneur à succès dont la créativité et la vision : toujours innover et se projeter dans un avenir ; l’optimise : voir toujours les choses du bon côté, la persévérance : ne jamais lâcher quelques soit les difficultés, l’imitation de ceux qui réussissent.                                                                                                                                        

A l’issu de ces deux présentations, quelques questions ont été posées à savoir comment être un bon entrepreneur ? posé par une femme. Comment faire pour mobiliser un fonds de roulement ?

En guise de réponse à la première question, Mme la directrice régionale de la jeunesse et de la promotion de l’entreprenariat et de l’emploi a rappelé qu’un bon entrepreneur doit avoir le charisme et les caractéristiques d’un entrepreneur à succès cités un peu plus haut. Quant à la seconde question, elle déclare qu’il n’y a pas de capital fixe pour démarrer une activité. Elle ajoute qu’il faudra forcément être aguerri en matière d’information et de formation sur l’activité qu’on désire entreprendre et enfin le capital minime soit il viendra combler le manque pour pouvoir démarrer.                                                                                                                                                         Dans l’ensemble, les femmes ont apprécié l’idée de la formation surtout que cette formation vient dans un contexte d’urgence. Les communicatrices ont tenu à remercier tous les participants pour leur disponibilité tout en les exhortant de partager avec les autres leurs connaissances acquises lors de cet atelier de renforcement de capacité.